Après plus de 36 ans à sillonner le bleu du ciel, Dominique Paturau s’est définitivement posé sur une autre étendue de bleu, le lagon de Pereybère. Désormais, la passion de l’infini, il va la vivre sur la mer avec sa femme Pascale et ses enfants, tous férus de voile et autres activités nautiques. Et c’est sous la véranda de sa coquette maison qui surplombe l’océan qu’il a reçu Côte Nord pour revenir sur une vie passionnante au service de la compagnie nationale d’aviation et son pays.
La passion des airs a sans doute habité Dominique dès son plus jeune âge. Difficile d’y échapper quand on a un oncle qui fut pilote de chasse durant la seconde guerre mondiale, Maurice Paturau, dont la mémoire survit encore aujourd’hui sur les billets de 50 roupies, était en outre son parrain. Dominique avoue qu’il l’a toujours admiré. « C’était un exemple pour moi ». Tout comme son père, Hector Paturau, premier consul de France à Maurice, qui lui fera faire son baptême de l’air dans un DC3 de l’armée française. « Il voyageait beaucoup. Il était un des meilleurs clients d’Air France car il se rendait souvent sur l’île de Juan de Nova qu’il possédait alors, au large de Madagascar ». Pourtant, après son baccalauréat, un peu sur les conseils de son père, il se rend en France pour faire des études de médecine en vue de devenir dentiste. Alors qu’il est en deuxième année, il se met à piloter des avions de tourisme à Billancourt. C’est là qu’il découvre sa véritable passion et qu’il se fixe comme objectif de devenir pilote d’avion contre la volonté de son père. Mais il persiste et ce dernier lui impose alors de se joindre à l’Ecole nationale d’aviation civile (ENAC), l’école d’Air France. « Il fallait trois ans d’études ce qui était assez long par rapport aux autres pays.C’est Louis Adam qui fut le premier pilote d’Air Mauritius, après avoir obtenu une licence de pilote commercial aux USA. Je l’ai alors rejoint ».
A l’époque, Air Mauritius n’avait que le Piper Navajo qui faisait un vol par semaine sur Rodrigues. La compagnie acquiert ensuite le Twin Otter qui fera la liaison entre La Réunion et Maurice. A son retour de France, Dominique Paturau commence directement sur cet appareil. « C’était le premier équipage entièrement mauricien avec Louis Adam pilote et Marie-Noëlle Chan hôtesse de l’air ».Toute une époque.
Il va ensuite connaître tous les appareils achetés par Air Mauritius, les Boeing 707, puis 747SP en tant que co-pilote puis comme commandant de bord. Il prend également la livraison de tous les appareils d’Air Mauritius dont les Airbus A340 à Toulouse. Il va même jusqu’en Argentine chercher un appareil qu’il ramènera sur Maurice. Pour autant, Dominique a toujours préféré les machines conventionnelles, notamment le légendaire 707, un quadriréacteur long-courrier de taille moyenne construit par Boeing entre 1958 et 1979.C’était à l’époque, l’avion commercial le plus utilisé. « J’ai été formé par British Airways pour le 707, à Cranebank en compagnie de Ranjit Appa, directeur technique à l’époque qui, tout en faisant sa qualification 707, préparait aussi parallèlement son diplôme d’ingénieur de vol, en trois mois. C’était vraiment pas donné et je lui tire mon chapeau ».
De bons souvenirs comme ça, Dominique Paturau en a plein la tête. Comme la première sensation de s’arracher du sol. « Un sentiment fabuleux, indescriptible. J’ai eu une chance extraordinaire d’avoir le ciel comme cadre de travail. Lors de mon dernier vol, il y avait la plus grosse pleine lune de l’année. J’aurais voulu que ce vol ne se termine jamais ». Il se rappelle aussi avoir emmené énormément de personnalités. Mais il gardera un souvenir impérissable du voyage du Pape à Rodrigues. « On avait retiré tous les sièges pour mettre un siège de première classe du 747SP juste pour lui. Il n’y avait que quatre passagers dont le Cardinal Margéot et Sir Binod Bacha. La moitié de la population de Rodrigues était à Plaines Corail pour l’accueillir ».
« Bien évidemment, il y a eu des moments désagréables comme ce vol de Paris sur lequel une passagère, n’ayant pu obtenir sa place réservée près d’une issue de secours, a finalement décidé de descendre de l’avion, retardant ainsi tous les passagers. Cela arrive souvent et fait partie de ce métier, il faut gérer». Des regrets aussi. Comme celui de ne pas avoir pu faire voyager son père pendant ses vieux jours car décédé alors que son fils était en stage à l’ENAC. « Je n’ai même pas pu assister à ses funérailles. »
D’autres moments de tristesse l’ont aussi marqué, à l’instar de l’accident de Jason Espitalier-Noël. « Je venais de terminer sa formation sur Twin Otter pour qu’il devienne commandant de bord.C’était un vendredi. Avant qu’il ne fasse son premier vol le lundi suivant, il s’est tué dans un avion de plaisance ».
Aujourd’hui, Dominique Paturau peut mettre de côté ses bouquins et autres cours de mise à jour et se consacrer pleinement à ses autres passions.
Excellent sportif, véritable touche à tout en la matière, il ne reprendra surement pas l’équitation, dont il garde un amer souvenir suite à sa chute qui lui avait provoqué un traumatisme crânien il y a 7 ou 8 ans de cela. « J’ai eu beaucoup de chance, j’aurais pu rester paralysé, et m’arrêter de voler avant même l’âge de la retraite ».
La musique peut-être. Ayant fait partie il n’y a pas si longtemps d’un orchestre, avec Eric Leclézio et Rudy Mc Gregor. Ensemble, ils jouaient avec entrain dans les soirées privées. « Cependant dit-il, bien que la musique soit un passetemps extraordinaire, cela demande un engagement soutenu ». Je préfère me consacrer à la mer.
Car la mer, Dominique Paturau la connaît bien et l’a toujours aimée, sous toutes ses formes et ce, depuis son plus jeune âge. Le ski nautique, pour lequel il remporta nombre de Paturau en a plein la tête. Comme la première sensation de s’arracher du sol. « Un sentiment fabuleux, indescriptible. J’ai eu une chance extraordinaire d’avoir le ciel comme cadre de travail. Lors de mon dernier vol, il y avait la plus grosse pleine lune de l’année. J’aurais voulu que ce vol ne se termine jamais ». Il se rappelle aussi avoir emmené énormément de personnalités. Mais il gardera un souvenir impérissable du voyage du Pape à Rodrigues. « On avait retiré tous les sièges pour mettre un siège de première classe du 747SP juste pour lui. Il n’y avait que quatre passagers dont le Cardinal Margéot et Sir Binod Bacha. La moitié de la population de Rodrigues était à Plaines Corail pour l’accueillir ».
« Bien évidemment, il y a eu des moments désagréables comme ce vol de Paris sur lequel une passagère, n’ayant pu obtenir sa place réservée près d’une issue de secours, a finalement décidé de descendre de l’avion, retardant ainsi tous les passagers. Cela arrive souvent et fait partie de ce métier, il faut gérer». Des regrets aussi. Comme celui de ne pas avoir pu faire voyager son père pendant ses vieux jours car décédé alors que son fils était en stage à l’ENAC. « Je n’ai même pas pu assister à ses funérailles. »
D’autres moments de tristesse l’ont aussi marqué, à l’instar de l’accident de Jason Espitalier-Noël. « Je venais de terminer sa formation sur Twin Otter pour qu’il devienne commandant de bord.C’était un vendredi. Avant qu’il ne fasse son premier vol le lundi suivant, il s’est tué dans un avion de plaisance ».
Aujourd’hui, Dominique Paturau peut mettre de côté ses bouquins et autres cours de mise à jour et se consacrer pleinement à ses autres passions.
Excellent sportif, véritable touche à tout en la matière, il ne reprendra surement pas l’équitation, dont il garde un amer souvenir suite à sa chute qui lui avait provoqué un traumatisme crânien il y a 7 ou 8 ans de cela. « J’ai eu beaucoup de chance, j’aurais pu rester paralysé, et m’arrêter de voler avant même l’âge de la retraite ».
La musique peut-être. Ayant fait partie il n’y a pas si longtemps d’un orchestre, avec Eric Leclézio et Rudy Mc Gregor. Ensemble, ils jouaient avec entrain dans les soirées privées. « Cependant dit-il, bien que la musique soit un passetemps extraordinaire, cela demande un engagement soutenu ». Je préfère me consacrer à la mer.
Car la mer, Dominique Paturau la connaît bien et l’a toujours aimée, sous toutes ses formes et ce, depuis son plus jeune âge. Le ski nautique, pour lequel il remporta nombre de ancienne championne de voile et a représenté Maurice aux JO de Barcelone 1992.
Le couple veut aussi enfin pouvoir voyager, pour eux cette fois-ci, découvrir des pays où ils ne sont jamais allés comme l’Amérique du Sud mais aussi des endroits plus connus. « Pascale voudrait voir la Statue de La Liberté en entrant dans le port de New York. On va essayer d’organiser cela. »
Gageons qu’ils sauront garder le cap pour pouvoir enfin s’envoler librement vers de nouveaux horizons.