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Barry Andrews, une vie dédiée à la restauration

Figure incontournable de l’hôtellerie mauricienne dans le dernier quart du XXe siècle alors qu’il faisait les beaux jours du Saint Géran, Barry Andrews est aujourd’hui beaucoup plus discret. Toutefois, loin de jouir d’une retraite bien méritée, l’auteur du fameux « A Taste of Mauritius » continue d’officier comme consultant pour différentes entités dont le groupe LUX*. À l’allure parfois austère, Barry révèle au cours de son entretien un caractère d’homme joyeux avec un humour très « british ».

D’emblée, il résume sa carrière à ceci : « J’ai toujours été à la bonne place au bon moment ». Une carrière toute tracée pour le jeune Barry qui a toujours aimé cuisiner. Ainsi, adolescent, il travaillait pendant les vacances dans la pâtisserie d’un hôtel. Et c’est tout naturellement qu’il suit des formations professionnelles en grande-Bretagne puis en Suisse. L’expérience helvétique est dure mais il reconnaît avoir beaucoup appris : « Quand on vous demandait de faire un gâteau carré, il fallait que ce soit carré. Le chef prenait une règle pour vérifier qu’il le soit ».

À son retour en grande-Bretagne, il travaille pour une chaîne d’hôtel britannique comme Corporate chef et ouvre également sa propre pâtisserie. Très vite, il veut voir autre chose. Et c’est ainsi, qu’il se rend au Libéria, à l’hôtel Ikoyi de Laos. « C’était un bel hôtel de 18 étages. Je me rappelle que nous avions été très secoués lors du passage d’une tempête ». Il apprend rapidement et decouvre la culture du pays. « Une fois j’ai voulu faire un plat  gastronomique avec du poulet. C’était la bronca. Les critiques ont fusé : Mais pour qui se prend-il ce Britannique qui veut nous faire manger du poulet sans os, ai-je entendu » Malgré cela, il persévère pendant deux ans. « C’était les deux pires années de ma vie » nous dira t-il.

De retour en Angleterre en 1978, il reçoit une offre pour venir à Maurice. « Je ne savais pas où c’était et j’ai d’abord refusé. C’est un article du Daily Mirror, le Nigel Dempster Diary, qui me fera changer d’avis ». Après l’enfer, le paradis, s’exclame Barry.

Le chef britannique est appelé à travailler au Saint Géran qui vient d’ouvrir. Le défi est énorme pour lui car c’est la première fois qu’il travaille dans un resort alors qu’il ne connaissait jusqu’ici que des hôtels d’affaires. Il débarque en pleine nuit et après plus de douze heures de vol, le voyage de l’aéroport de Plaisance jusqu’à Trou d’Eau Douce lui semble interminable. Etrange coïncidence : quatre jours après, un cyclone frappe l’île et le fait douter de son choix.

Cette époque, son compatriote Paul Jones,directeur de l’hôtel, se révèle « très exigeant, toujours en quête de changement et d’innovation ».
Ce rude début ne va pas décourager Barry qui va finalement passer ses plus belles années dans ce fleuron de l’hôtellerie mauricienne. Il va y travailler aux côtés de Paul jones durant 14 ans, passant de chef exécutif à Corporate chef avant de finir comme directeur de la restauration. « Travailler avec Paul fut une expérience fantastique. Il vous poussait à donner le meilleur de vous-même. En même temps, il vous en donnait les moyens. C’est grâce à lui que nous avons lancé l’Association des chefs de Maurice, que nous avons organisé la première émission de cuisine à la télévision et organisé le salon culinaire. C’est lui aussi qui lança l’idée d’un recueil de recettes qui allait finalement déboucher sur le livre « A taste of Mauritius » avec Rodney Phillips. Le livre publié chez Macmillan est toujours réédité ».

Pendant cette période, Barry a aussi collaboré avec l’Ecole Hôtelière qui se trouvait aux Casernes, à Curepipe. Il participera également à l’élaboration de la cuisine de l’Ecole Sir Gaëtan Duval à Ebène.
Quand il quitte le Saint Géran, Barry est engagé par la compagnie d’aviation nationale comme consultant pendant quatre ans. Il élabore les menus sur les différentes lignes que dessert Air Mauritius, assure la formation du personnel sur le menu et voyage beaucoup. « C’était de belles expériences avec de belles rencontres en Inde, à Hong Kong, en Afrique du Sud et bien sûr, en Europe ».
À la fin de son contrat, il est recruté par le Ministère de la Santé comme consultant durant trois ans. Chargé de mettre en place des standards afin d’obtenir le certificat IS, il va se heurter à une manière de fonctionner radicalement différente de ce qu’il avait connu jusque-là. Toutefois, il réussira à mettre en place ces fameux standards à l’hôpital Moka.

Aujourd’hui, Barry continue de travailler comme consultant avec différents restaurants et groupes hôteliers. Il donne également des cours à l’école Vatel. Son plus grand engagement reste avec l’homme qui l’a accompagné dans sa terre d’élection, Paul Jones. Sa collaboration avec le groupe LUX* a donné de beaux produits au niveau de la restauration dont le Café LUX*qui vient de s’ouvrir au public mauricien à Trianon.

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