Le rhum est intimement lié à l’histoire de Maurice et de la Réunion, les deux îles étant productrices de canne à sucre. Pas étonnant donc que le rhum arrangé y soit un apéritif de choix. On retrouve chez de nombreux habitants cette préparation de rhum dans laquelle divers ingrédients tels que du sucre roux ou du sirop de canne, des fruits, des feuilles, des épices, des écorces ont macéré longuement. Il existe mille et une recettes et déclinaisons possibles pour le rhum arrangé, selon les goûts, les envies et les traditions.
Si on remonte aux origines du rhum arrangé – une tradition que l’on associe à la Réunion – il est selon toute probabilité un dérivé des punchs macérés de Guadeloupe et du betsabetsa de Madagascar – un vin préparé à partir de jus de canne fermenté que l’on mélange à des épices, des feuilles et des écorces.
Le nom même de cette préparation évoque les vacances, le soleil et l’été. Et cela tombe bien : les fruits estivaux ont fait leur apparition sur les étals depuis quelques semaines déjà. Entre les letchis, les fruits de la passion ou encore l’ananas, le rhum arrangé promet d’être délicieux même si on ne pourra l’apprécier que dans quelques mois.
En effet, plus les ingrédients macèrent longtemps, mieux c’est. Il faut compter au moins trois mois pour qu’il soit fin prêt. Les plus impatients devront se contenter de le goûter de temps en temps pour voir s’il faut y rajouter du sucre ou encore pour s’assurer qu’aucun ingrédient ne prenne le dessus sur les autres. On peut aussi mélanger de temps en temps, tout doucement.
La macération se fait en général à température ambiante et est encore plus rapide dans un environnement chaud. Si certains pensent qu’il faut placer le rhum au soleil, d’autres préfèrent le mettre à l’ombre. Le récipient idéal est le bocal en verre afin que le goût ne soir pas altéré.
Quant aux ingrédients qu’on met dans le rhum, il faut les choisir avec soin : les fruits frais doivent être bien mûrs afin qu’ils puissent livrer toutes leurs arômes, les agrumes ne doivent pas être laissées trop longtemps car elles peuvent rapidement gâcher le goût à cause de l’amertume de leur peau, et il ne faut pas mettre trop d’épices car leur goût risque d’être trop fort. Si le rhum est trop sucré ou si un ingrédient prédomine, il suffit d’y rajouter du rhum.
Du côté des épices, la vanille et la cannelle reviennent le plus souvent dans la préparation des rhums arrangés, mais on peut aussi y ajouter des clous de girofle, du gingembre ou encore de la cardamome. Il existe également dans le commerce des préparations en sachet avec tous les ingrédients séchés. Le must des rhums arrangés est le 44 : pour un litre de rhum, il faut mettre une orange, 44 graines de café ou 44 clous de girofle, 44 cuillères à café de sucre roux et le laisser macérer pendant 44 jours.
Nous vous proposons quelques combinaisons de rhum arrangé, à faire pour déguster au cours des prochains mois. Laissez-vous inspirer, mélangez et inventez de recettes originales. A consommer avec modération, bien entendu !
Au rhum blanc et sucre roux ou sirop de canne, vous pouvez ajouter :
- Letchis, piment, vanille
- Banane, fruit de la passion, ananas, vanille
- Orange, clou de girofle, cannelle
- Raisins secs, cannelle
- Ananas, gingembre, cannelle, citronnelle, citron, vanille
- Ananas/orange, anis étoilé (badiane), cannelle