Le kathak est une danse traditionnelle classique très populaire dans la région du nord de l’Inde, d’où elle est originaire. Au départ, c’était un théâtre dansé où l’on mimait les récits sacrés. D’ailleurs, « katha » est le mot sanskrit pour « conte » car cette danse est une façon de raconter une histoire. Ce n’est qu’à l’arrivée des Moghols au 16e siècle que cette danse sacrée évolua pour devenir une danse de Cour. A partir de là, le kathak connut un essor extraordinaire et devint un art classique à part entière, qui est aujourd’hui aussi pratiqué à Maurice par des passionnés de cette danse.
La référence du kathak dans l’île, c’est Anna Patten. L’artiste, chorégraphe et directrice de l’Art Academy, sis à Rose-Hill, nous parle de cette danse et de ce que cela représente pour elle.
Pour apprendre à danser le kathak, il faut énormément de patience, de courage et de persévérance, nous explique Anna Patten. En effet, il demande de grandes qualités physiques mais aussi beaucoup de grâce. Lorsqu’on assiste à un spectacle de kathak, on ne peut qu’être captivé par le travail des pieds, les pirouettes très rapides qui nous donnent presque le tournis et qui s’achèvent sur des poses momentanément figées. De plus, les mouvements circulaires des mains et des poignets donnent à cette danse un style caractéristique. « C’est très vigoureux, méthodique et rapide. »
Pour Anna Patten, le kathak est plus qu’une danse, c’est sa force, ce qui lui donne du courage pour surmonter les épreuves. Comme la perte de son partenaire de danse Sanedhip Bhimjee, il y a quatre ans… « Pour moi, le kathak c’est une passion, c’est toute ma vie. Si je ne danse pas tous les jours, je me sens démoralisée. J’aime tout de cette danse : la technique, le raffinement, la beauté, la musique. C’est une danse royale, grandiose et sophistiquée à l’instar du ballet classique, qui demande énormément de grâce et de classe. De plus, les costumes et les bijoux sont magnifiques ! »
D’ailleurs, pour se procurer de beaux bijoux, tissus et costumes, Anna Patten se rend en Inde. Mais plus que cela, c’est surtout pour avoir l’occasion d’assister à des spectacles de kathak et trouver de l’inspiration pour pouvoir créer des spectacles à son tour à Maurice. Selon elle, pour danser le kathak, il faut de la discipline comme toutes les danses mais il y a de l’espace pour de l’improvisation, pour pouvoir créer et mélanger avec d’autres styles de danse plus contemporains. « C’est une danse classique très spéciale », nous dit celle qui danse le kathak depuis ses 4 ans. Et d’expliquer que de plus en plus de jeunes à Maurice s’intéressent à cette danse.