[Extrait de l'Edition Spéciale 2019]
A quelques centaines de mètres de la côte sud-est, une petite île, ovale et plate de 27 hectares d’origine corallienne abrite un des derniers vestiges de la forêt côtière endémique de Maurice. On y retrouve de nombreuses espèces de plantes et d’animaux uniques de l’île qui y vivent paisiblement.
Quand on arrive sur l’ île aux Aigrettes, on a l’impression de découvrir l’île Maurice d’il y a 400 ans, un petit bout de paradis où l’homme n’avait jamais mis les pieds : une ile à la nature verdoyante et luxuriante, dans un lagon turquoise, abritant une flore diverse et des animaux qui se prélassent tranquillement au soleil… Si l’île aux Aigrettes était bien dans cet état à l’origine, elle a connu prédateurs, plantes envahissantes, réduction de sa forêt et visites non-règlementaires avec l’arrivée de l’homme et a nécessité, par la suite, un gros travail de restauration pour retrouver cette quiétude et cette biodiversité riche.
Base militaire
A leur arrivée à Maurice, les colons ont causé des dégâts considérables sur la flore et la faune endémiques en abattant des arbres, en détruisant l’habitat des espèces animales ou en les tuant pour se nourrir, mais aussi en emmenant avec eux des plantes et des animaux qui n’existaient pas sur l’île et qui représentaient une menace pour les espèces endémiques. L’île aux Aigrettes n’a pas été épargnée. Les Français y construisirent un poste avancé et l’île servit également de base militaire britannique durant la seconde Guerre Mondiale D’ailleurs, on retrouve toujours deux gros canons érigés sur l’ile datant de cette époque.
Décrétée réserve naturelle en 1965, elle est aujourd’hui un patrimoine naturel, un symbole de réussite de la restauration. C’est d’ailleurs sans doute une de plus belle réussites de la Mauritian Wildlife Foundation, notamment grâce à ses équipes qui ont travaillé sans relâche depuis qu’elle y a initié un projet de restauration de l’habitat en 1985 et que la gestion de l’île lui a été confiée en 1987 [...]