Pour le mois de la poésie mauricienne célébré en avril, le Blue Penny Museum a organisé une exposition réunissant les œuvres de trois poètes mauriciens avec en parallèle 25 portraits photographiques d’auteurs mauriciens réalisés par l’artiste Umar Timol (poète, auteur et photographe).
Un talent à découvrir.
Umar Timol, enseignant de français, est connu pour ses recueils de poèmes : Sang, La Parole Testament, Vagabondages, mais aussi les romans Journal d’une vieille folle et Monstre. Pour autant, il refuse de porter l’étiquette d’écrivain préférant celle d’auteur ou d’artiste. « Le mot écrivain me met mal à l’aise. Certes j’écris depuis pas mal d’années mais je me considère plutôt comme un auteur. Je ne suis pas photographe non plus, n’ayant pas suivi de cours particuliers et je n’ai pas cette prétention ; disons que je suis artiste. » Le besoin de la photographie, il l’a ressenti quand un autre artiste, Frédéric Mélotte, a fait un portrait de lui en noir et blanc. « J’ai découvert alors que ce genre de photographie apporte plus d’humanité à l’image. Après avoir acheté un appareil, j’ai commencé à photographier les amis, la famille et à mettre des posts sur Facebook. Mon travail a alors connu une certaine reconnaissance. Je trouve que la photographie est un prolongement de l’écriture dans le sens où, avec la poésie, on sculpte les mots et avec la photo, on sculpte la lumière ». Lors d’une récente résidence littéraire aux États-Unis, Umar en a profité pour photographier les sans-abri. « Ce fut une expérience extraordinaire. Il y a eu beaucoup d’échanges passionnants avec eux et ces personnes se sont senties valorisées et ont accepté que leurs photos soient publiées sur Facebook. » C’est ce côté de l’échange avec le sujet qui intéresse Umar qui s’enrichit de chaque rencontre. « C’est l’image de Barlen Payamootoo, qui personnifie les auteurs, qui m’a poussé à me lancer dans cette collection sans toutefois penser à exposer un jour.» Les photos ont été réalisées chez lui principalement. Si la rencontre dure environ 30 à 60 minutes, la séance prend entre 10 et 15 minutes. « Certaines personnes se révèlent immédiatement, d’autres plus difficilement. La meilleure photo est choisie parmi une centaine et la personne doit être satisfaite de sa représentation.»
Si vous étiez...
Un plat d’enfance : Un bol de lentilles ; c’est ma mère qui me l’apportait à l’école primaire Philipe Rivalland.
Un juron : Gogot. Je jure rarement, mais entre collègues masculins, il m’arrive de l’utiliser.
Un fétiche : Je ne suis pas fétichiste mais j’ai un grattedos qui ne me quitte jamais, du moins à la maison.
Un paysage : La rivière d’Iowa City, où j’ai fait une résidence littéraire ; un lieu poétique et spirituel
Un moyen de transport : l’imaginaire, qui me permet de m’échapper.
Un livre : il y en a tellement ! Mais je dirais la série Comoron Strike de Robert Galbraith (pseudonyme de J.K. Rowling) que j’ai découvert récemment. Un défaut : Je suis chaotique, très désorganisé sauf dans ma poésie et mes photos.
Un film : La Séparation d’Asghar Farhadi.
Une ville : Iowa City.
Une musique : Étonnamment, Ariana Grande