Le sud de l’île reste encore préservé des grands chantiers de développement et offre un havre rafraîchissant où l’on se plaît à découvrir une île Maurice rustique, calme avec une douceur de vivre. Le village de Souillac en est l’exemple par excellence, on peut y faire des balades à la fois historique et romantique.
Si on vient de la route du littoral en passant par Le Morne, il est intéressant de s’arrêter un peu avant. À droite, à 200 m de la route de Savane, un chemin mène vers le cimetière marin de Souillac. Battu par les flots, il offre une vue imprenable sur une partie du village du même nom, tous deux baptisés d’après le Vicomte de Souillac. On y retrouve les tombes de plusieurs personnalités dont le grand poète mauricien, Robert Edward Hart. Le cimetière préfigure du cachet historique du village qui se trouve en fait de l’autre côté du bras de mer. Avant d’y entrer, faisons un tour sur le site incontournable des chutes de Rochester. On y accède par la route à gauche, après le pont qui enjambe le bras de mer. Il faut parcourir quelque trois kilomètres à travers les champs de canne avant d’y arriver, mais le lieu vaut le déplacement. Le cours d’eau dévale le long de coulées de lave datant de plusieurs milliers d’années qui se sont cristallisées en forme de colonnes. L’eau est projetée en milliers de gouttes offrant un spectacle visuel saisissant. Le nom du lieu est celui du domaine sur lequel il est situé et provient d’un personnage du roman « Jane Eyre » de Charlotte Brontë, publié en 1847, date à laquelle le domaine fut baptisé. Plusieurs villes d’Angleterre portent également ce nom.
La Roche qui Pleure
On descend ensuite vers le village, chef-lieu du district de Savane, pour s’arrêter au Batelage. Restauré il y a quelques années grâce au jumelage avec la ville de Souillac en France, ce lieu témoigne de l’importance de l’endroit dans l’histoire du pays et rend hommage à celui qui lui a donné son nom, François Vicomte de Souillac. Gouverneur général de l’île entre 1779 et 1787, il fonda Port Souillac. Immensément populaire, il réclama l’abrogation des lois inhumaines contre les esclaves. Toutefois, il quitta l’île sans fortune et mourut pauvre dans son château de Bardou en France.