Dans le jardin secret de David ConstantinDans le jardin secret de David Constantin

Dans le jardin secret de David Constantin

Si David Constantin s’est fait un nom en tant que cinéaste et réalisateur, il a plus d’une corde à son arc : c’est également un artiste talentueux. Son exposition « In Construction » qui s’est tenue à la galerie Imaaya à Phoenix, du 21 mars au 19 avril, démontre, à travers une série de tableaux, l’évolution et la transition de sa pratique artistique depuis 2008.

Plus de dix ans après « Les Toiles de David », sa dernière exposition, David Constantin, l’artiste, renoue avec le public mais cette fois, pas d’aquarelle qui a été sa technique de prédilection depuis ses débuts et qui était mise en avant lors de ses quatre précédentes expositions en solo. « Ma pratique artistique est en pleine transition, en construction, d’où le nom de l’exposition. Ces dernières années ont marqué, pour moi, le passage de l’aquarelle vers autre chose, dans la forme, parce que ce je fais maintenant est plus graphique, mais aussi dans le médium car j’explore différentes techniques telles que le dessin, la linogravure, la mono-gravure », nous explique-t-il.

Dans le jardin secret de David Constantin

Après avoir peint pendant plus de trente ans le samedi dans les rues de la capitale avec le groupe mené à l’époque par son père Serge Constantin, peintre et scénographe, David Constantin décide qu’il est temps de trouver sa propre façon de faire. « J’ai eu de très bonnes bases depuis mes 13 ans mais quand on travaille en groupe, on subit des influences, positives certes, mais on s’imprègne beaucoup du travail des autres. J’ai senti qu’il fallait que je commence à travailler seul dans mon atelier. C’était un passage assez difficile et particulier car j’avais eu l’habitude de peindre entouré de gens qui voyaient ce que je faisais. Mais maintenant, j’ai plus de temps pour expérimenter et explorer différentes techniques ».

C’est le dessin graphique et détaillé surtout qui retient son attention. De plus, David Constantin estime que pour être cohérent avec lui-même, il fallait que sa pratique artistique rejoigne celle du cinéaste qu’il est. « Quand je fais des films, j’essaie de porter un certain regard, parfois critique, sur la société mauricienne, et dans ma peinture, jusque-là avec l’aquarelle, je n’avais pas cette réflexion, c’était totalement détaché. J’allais à Port-Louis, on se posait et on peignait ce qu’on voyait. » Le nom de son exposition a été choisi aussi bien pour lui que pour Maurice qui est, selon lui, en perpétuelle construction. Ses tableaux dépeignent une évolution chaotique du développement du pays avec la disparition de la nature et l’invasion du béton. Si autant de temps s’est passé depuis sa dernière exposition, c’est que pour lui, la pratique artistique n’est pas une réelle activité professionnelle.

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