La Sicile, un archipel autonome au large de la pointe de la botte de l’Italie est la plus grande île de la Méditerranée. On la connaît principalement pour son volcan à l’est de l’île, l’Etna l’un des volcans actifs les plus élevés d’Europe. C’est une île très stratégique de par sa position au centre de la Méditerranée, entre le canal de Suez et celui de Gibraltar, qui a depuis toujours suscité un intérêt pour les différentes civilisations. 25 711 km2 , pratiquement 14 fois plus grande que l‘île Maurice.
Palerme
Les Siciliens disent de cette ville, chef-lieu de la région, qu’elle est tout en contraste, on peut y admirer de magnifiques bâtiments, restaurés et très bien entretenus et aux détours d’une rue découvrir des ruines, qui nous rappellent la violence de la guerre de 1945, comme si certaines bâtisses n’avaient pas eu le droit de revivre une autre vie. Pourquoi ?
Palerme c’est aussi des clichés, sa Mafia, son insécurité, sa pauvreté, sa circulation infernale. Oubliez tout cela et visitez simplement cette magnifique ville pleine de charme à l’italienne.
Deux pépites d’architecture que nous fait visiter notre guide Jean-Paul.
La chapelle Palatine
Une île essentiellement catholique de nos jours, qui ne l’a pas toujours été ; on peut l’observer lors de la visite de la somptueuse et surprenante chapelle Palatine, patrimoine mondial de l’humanité depuis 2015. Avant même de connaître son histoire, on est véritablement subjugué lorsque l’on pénètre cette chapelle, du jamais vu, les yeux ne savent plus où regarder, des merveilles de haut en bas, pas d’impression de « surcharge », c’est seulement un mélange harmonieux, un phénomène qui génère un style architectural très original où se fondent admirablement les éléments byzantins, islamiques et romans, créant une valeur artistique exceptionnelle. Une vraie rencontre entre différentes cultures et religions. Autrefois un lieu de culte partagé. Ne manquez pas cette visite unique au monde et pourquoi ne pas retenir cette leçon d’un autre temps où les religions se partageaient un lieu.
Cathédrale de Palerme
À l’origine une basilique chrétienne, puis une mosquée musulmane et aujourd’hui une Cathédrale d’un style arabo-normand toujours propre à la Sicile, datant du XIIe siècle, dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Un mélange étonnant qui donne un bâtiment exceptionnel encore très unique et l’une des caractéristiques marquantes de la ville. L’intérieur est moins somptueux, plus sobre que la chapelle, on peut également y découvrir des tombes royales.
La ville
Le vieux Palerme au cœur de la ville compte plus de 500 sites, entre palais, églises, couvents, monastères et théâtres. Tous de styles très différents selon les époques et les cultures. C’est un plaisir pour les yeux. Si vous ne voulez pas trop marcher, pensez à prendre soit le bus à toit ouvert, soit les pousse-pousse Piaggio à l’italienne qui tremblent sur les pavés en dévalant les rues qui vont du port au centre et qui traversent de magnifiques quartiers, celui des antiquaires, des restaurants, des boutiques de toutes sortes…
C’est l’Italie, la vraie, l’authentique, avec ses balcons en marbre posés sur des IPN, ses plantes vertes qui poussent dans des pots de terre en équilibre, ses rideaux aux fenêtres qui volent au vent, le linge qui sèche et qui sent bon, les odeurs de cuisine et les conversations animées qui s’échappent des fenêtres ouvertes. Les enfants qui courent en riant et qui jouent dans les ruelles, les vieilles personnes qui papotent sur des chaises entre voisins devant chez eux. Des petites tables dressées d’une nappe à carreaux bordent d’étroites petites ruelles, où l’on vous invite à vous asseoir en vous présentant la carte des menus. À un angle de rues, une petite niche abrite une effigie de la Sainte Patronne, avec un petit autel où brûle un cierge et fanent quelques fleurs. À un autre angle, un scooter pétaradant vous coupe la priorité. Des petites ruelles typiques et pleines de charme cachent de magnifiques lieux où vous pourrez passer la nuit dans une pension de famille ou un petit hôtel de charme.
Le Mercato del Capo, un des plus vieux marchés traditionnels de la ville. Des étals de poissons, où des poulpes viennent remplir une délicieuse assiette de dégustation, des légumes de toutes les couleurs, des tomates de tous calibres, d’un rouge écarlate, des courgettes de presque un mètre de long. Des fruits de toutes formes embaument les rues d’une odeur de sucre, des centaines de petits sachets d’épices forment comme un tableau de couleurs, des pots en verre de pesto à la pistache (spécialité), des olives vertes et noires, grosses comme des noix.
Sur une place, quelques tables vous accueillent pour déguster simplement pour quelques euros, des croquettes de pommes de terre, des Arancinos, boules de riz panées farcies à la viande et au fromage, des panelles, fines galettes de farine de pois chiche, des pains aux grains de sésame garnis de rate de veaux (pas très appétissant disons le, mais paraît-il très goûteux).
Sur la place du Teatro Massimo, l’opéra, dont on dit qu’il est le plus grand opéra d’Italie et le troisième d’Europe après Paris et Vienne. Prendre un expresso italien (demandez-le plutôt français, si vous ne voulez pas qu’un fond de tasse) avec un cannolo sicilien, biscuit en forme de cône fourré de ricotta avec des pépites de chocolat et un zeste d’orange posé dessus, absolument délicieux et incontournable pour tous les gourmands. Cet endroit est très vivant, c’est un lieu de rassemblement.
Cefalú
Adorable petit village, bordé de pins au vert éternel, accroché à une imposante falaise, à une heure de route de Palerme.
Un doux mélange d’histoire, de beauté et d’hospitalité sur fond de mer bleue, qui offre des criques naturelles exceptionnelles. Les barques de pêcheurs nichées dans le petit port qui a pour toile le vieux mur de la ville, peuvent vous faire découvrir ce paysage méditerranéen vu du large. Et après la plage, si la chaleur vous pèse, alors osez pénétrer dans le cœur de la ville, en arpentant les étroites ruelles médiévales avec chacune ses trésors d’architecture. L’incontournable Musée de Antonello da Massima, influencé par la peinture flamande, des œuvres magnifiques, des portraits saisissants, dont le sien.
Et l’orgueil de Cefalú, sa cathédrale de style Arabo-normand qui domine la ville avec ses deux tours. On y retrouve des boutiques de chaussures, sacs, vêtements, céramique (caractéristique de la Sicile), bijoux, vannerie, et souvenirs en tous genres, mais aussi des restaurants de poisson, des pizzerias , et de délicieux glaciers. On s’y sent bien, c’est « le petit Saint-Tropez » de la Sicile, un endroit charmant.
En face de la baie, le Club Med vient même d’y installer un magnifique Resort Exclusive Collection.
Castelbuono
À 15 km de Cefalú, sur les pentes du mont Milocca au bord du parc naturel de Madonies une pépite. Un village médiéval typique avec son imposant château de Ventimiglia, sa chapelle Palatine Sa Anna, un bijou de finesse, ses fontaines, un lieu un peu hors du temps où l’on a toujours l’impression que l’on va croiser des personnages en costume d’époque. Sur la petite place Margherita, les habitants prennent le temps de se parler sur les terrasses, on peut également y déguster, le suc sacchareux extrait des frênes à fleurs que l’on transforme sous différentes formes et qui a des vertus thérapeutiques. On croise des ânes cantonniers qui ramassent les ordures, un village avec une politique environnementale très audacieuse. C’est un site à ne surtout pas manquer, et si vous êtes marcheur, sachez que tous les étés, il y a la plus ancienne course à pied sur route d’Europe, le paysage y est magnifique.