Dans notre précédente édition, nous vous avons présenté les éco-lodges de l’île aux Cerfs, une forme d’hôtellerie en harmonie avec l’environnement. Cette démarche n’est pas isolée et fait partie d’un projet de faire de l’île Maurice une île durable, nous explique Ali Abdool, Sustainability Manager de Sun Resorts qui assure sa gestion. Une série de mesures sont mises en place progressivement afin que l’empreinte carbone sur cette île soit aussi minime que possible.
Certaines mesures sont déjà en place depuis des années comme l'irrigation du golf. Nous nous approvisionnons entièrement en eaux usées retraitées en provenance de l’usine de Beau Champ. L’eau est acheminée par des tuyaux dont la dernière partie est posée au fond de la mer. Cela évite des transports coûteux sur des barges », assure M. Abdool. Côté golf toujours, il est intéressant de noter que les balles utilisées sont désormais biodégradables. « Ce sont des balles spéciales qui, quand elles tombent dans l’eau, se dégradent et deviennent de la nourriture pour les poissons et la faune aquatique ». De plus, Sun Resorts a démarré un projet de gestion de déchets sur l’île. « Pour le moment nous formons notre personnel à faire le tri pour qu’il puisse à son tour conseiller le public sur la façon de gérer leurs déchets. Des poubelles de tri seront bientôt installées sur l’île ainsi que des affiches explicatives. Nous avons déjà fait l’acquisition d’un compacteur qui va nous aider à réduire le volume de déchets à rapatrier sur la terre ferme. Cette diminution du volume va réduire le nombre de voyages qu’effectue actuellement le camion benne (qui fait la traversée sur une barge) et passera de deux fois par semaine à deux ou trois fois par mois. Quant aux déchets organiques, nous les gardons pour en faire du compost ».
Sun Resorts travaille aussi en collaboration avec l’Université de Maurice (UoM) avec laquelle le groupe a signé un protocole d’accord, pour un inventaire de la flore présente sur l’île. Il faut savoir que, quand Sun avait pris la gestion de l’île, la Mauritian Wildlife Fund avait fait don de 5 000 plantes endémiques qui y ont été plantées. Au fil des années, ces plantes se sont mélangées aux autres déjà existantes et il nous est apparu important de faire un état des lieux. Un étudiant de l’UoM se rend régulièrement sur l’île non seulement pour répertorier les plantes mais aussi pour voir leur évolution avec l’environnement et les apports de l’homme. Il publiera un ouvrage sur ses travaux l’année prochaine qui débouchera sur la création d’une pépinière de ces plantes endémiques. Celles-ci seront ensuite plantées sur d’autres sites.