Originaire de Maurice, Keivan Cadinouche a un attachement tout naturel pour son île, mais aussi à toutes les îles de l’océan Indien. Sa caméra se balade dans les Mascareignes, avec l’idée d’immortaliser des scènes de vie. Keivan aime la rencontre avec les gens, s’enrichir de leurs histoires et s’émerveiller devant la beauté d’un village en dehors des sentiers touristiques.
Keivan Cadinouche a beaucoup voyagé. Ce Franco-mauricien a surtout sillonné La Réunion, Madagascar, les Seychelles, Rodrigues, Zanzibar et, tout naturellement, l’île Maurice, en quête de scènes qui reflètent l’authenticité tant convoitée par les touristes mais également les locaux. Si au tout début la photographie faisait seulement partie de ses passions - il était dans l’univers de la publicité - il lui a laissé plus de place il y a environ quatre ans, encouragé par ses amis.
Keivan est un adepte du naturel, n’aime pas le flash et utilise très rarement le trépied. C’est un photographe qui aime prendre ses sujets sur le vif. Si l’homme est toujours au centre de ses photos, on note aussi une place importante accordée à la mer dont Keivan est un grand passionné. À voir ses photos, on pourrait dire qu’elles sont intemporelles. Keivan privilégie le noir et blanc argentique. « J’aime le travail avec les pellicules et je développe moi-même mes photos ». Ce penchant s’explique du fait que ce photographe n’aime pas les photos parfaites. « Avec le grain argentique, on ne peut pas tricher », confie-t-il, « j’aime aussi ce côté aléatoire. On peut prendre plusieurs photos mais on n’aura pas le même effet. Il y a une profondeur de champ que vous pouvez avoir avec de l’argentique et que vous ne trouverez pas dans le numérique ».
Ses photos possèdent une sensibilité, dégagent des émotions et semblent abolir la notion de l’espace. Ainsi, en repassant sur son portfolio, on est confronté à la difficulté de différencier les îles les unes des autres. On pourrait prendre pour exemple les salines à Madagascar qu’on peut facilement confondre avec celles de Tamarin, à l’île Maurice. « On retrouve cette insularité dans toutes les îles. Mes voyages sont faits de rencontres et de gens qui me partagent une tranche de leur vie »
Keivan utilise sa caméra pour mettre en avant le grain d’authenticité de chaque île. Marchand de « glaçon râpé », vieilles boutiques chinoises, charbonnier, fabriquant de casier ou de pirogue, Keivan Cadinouche les a tous photographiés. Il va les chercher dans les hauts de La Réunion ou en visitant Madagascar dans un taxi-brousse, dans le bus ou chez l’habitant. Des Seychelles, il retiendra une flore exceptionnelle; de Rodrigues, il parlera surtout d’une population discrète qui dégage une nonchalance. Il est subjugué par les grands espaces qu’abrite la Grande Ile. De Zanzibar, il se dira touché par une population tournée vers la mer, avec la plage comme lieu de rencontre. Quant à son île natale, il est sensible à son patrimoine et son travail sur les salines de Tamarin en atteste. S’il ne connaît pas encore Mayotte, St Brandon et les Comores, il projette d’y aller. « L’Afrique aussi me tente beaucoup ».
Le travail du photographe a fait l’objet de quelques expositions dont la dernière en date qui s’est tenue à St Leu à l’île de La Réunion. Il a aussi collaboré sur des projets de photos pour le groupe VLH (Veranda Resorts et Heritage Resorts), et travaille actuellement sur un projet en partenariat avec Heritage Le Château situé sur le Domaine de Bel Ombre dans le sud de l’île Maurice. Il garde également en tête l’idée de publier un livre sur les îles et sur Maurice.
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