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Christophe Carlier, représentant d’EarthCheck - Les voyageurs sont de plus en plus écoresponsables

Après son dernier poste en tant que directeur général du Sofitel L’Impérial à Maurice et une carrière dans l’hôtellerie de plus de vingt ans, Christophe Carlier s’est mis à son propre compte pour faire notamment du conseil en entreprises. Il est aussi responsable du déploiement du label EarthCheck sur l’océan Indien et l’Afrique australe. Il nous en dit plus sur ce label et son importance pour l’industrie touristique.

Qu’est-ce que le label EarthCheck ?

EarthCheck est un label international créé par l’État australien pour apporter des solutions de certification principalement dans le monde du tourisme. EarthCheck a développé une solution qui s’applique dans plusieurs domaines: la labellisation, la certification et le design de structures qui veulent devenir « green ». Ce qui est plutôt de bienvenue à Maurice avec le concept de Smart City et des hôtels qui veulent devenir durables. EarthCheck peut aussi certifier ou labelliser des destinations.

Quel est l’intérêt pour une entreprise d’avoir ce label ?

Ce qui est intéressant pour une entreprise c’est la démarche green qui permet de définir des process, des mesures à déployer dans les hôtels comme les mesures d’économie d’énergie, le recyclage de certaines matières et également la formation et l’éducation du personnel. Par rapport aux autres labels, EarthCheck possède un portail informatique sur le web sur lequel ceux qui ont adhéré comme Beachcomber ou Sun Resorts peuvent, d’une part, comparer huit points d’analyse par rapport à l’année écoulée et, d’autre part, se comparer à un benchmark pour leur catégorie donnée (pas un concurrent direct puisque les noms n’apparaissent pas). Cette comparaison permet de se situer et d’améliorer là où il faut. L’accès aux données chiffrées permet au directeur d’un établissement de vraiment mesurer les résultats des engagements.

Quelle est la démarche à faire pour obtenir ce label ?

Il y a plusieurs étapes. On peut simplement dire que l’on prend des engagements et entrer dans un « process » qui s’appelle « Initiate ». Ce sont des engagements à respecter avec un certain nombre de points à suivre et qui sont vérifiés tous les ans. Sinon, il y a un processus plus complexe, dans lequel Beachcomber et Sun se sont engagés, qui s’étale sur plusieurs années et qui consiste à évaluer les consommations, évaluer les méthodes mises en place, à faire le « benchmark » par rapport à des moyennes, mettre en place un plan d’action et le suivre.

Dans le concret comment se passent la labellisation et la certification ?

Si vous faites une démarche « Initiate », c’est plus simple, vous suivez et respectez vos engagements. Cela s’applique surtout pour les petites entreprises. C’est un process d’environ une année. Pour la labellisation, il faut contacter EarthCheck, en l’occurrence moi à Maurice et dans la région, et nous ouvrons un processus. La première étape est donc d’exprimer un souhait et la deuxième c’est de déterminer une vision pour l’entreprise en termes de durabilité. On met alors en place un Environmental Management System, à l’instar des Micros ou Fidelio en administration. On collecte ensuite toutes les données pour évaluer l’établissement. EartchCheck soumet alors un rapport pour dire ce que vous devriez améliorer ou si vous êtes dans les normes de la profession. On a un auditeur à Maurice qui vient auditer et certifier.

C’est important d’avoir une certification green dans le monde du tourisme aujourd’hui ?

Oui. Parce que les voyageurs sont de plus en plus écoresponsables et veulent aller dans les établissements qui correspondent aux normes. Beaucoup de tour-opérateurs comme TUI ont leur propre label. Le deuxième élément, c’est qu’en tant que directeur d’hôtel, vous pouvez donner des outils de management à votre équipe pour mesurer en termes de volume mais aussi en termes d’argent, l’investissement et le retour. Enfin, c’est aussi important pour les sociétés qui sont cotées en Bourse.

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