Petit archipel perdu au milieu de l'océan Indien, Saint-Brandon est l’incarnation parfaite de l’atoll désert renfermant un lagon turquoise aux eaux claires et pures. Petite promenade le long des immenses plages de sable fin de ce bijou océanique...
Destination privilégiée pour les amoureux de la pêche et de la nature, Saint-Brandon étale son lagon majestueux en demi-lune sur 51 kilomètres de long et 5 kilomètres de large, à un peu plus de 400 kilomètres des côtes de Maurice. L’archipel est inhabité, hormis la présence intermittente de quelques garde-côtes, pêcheurs et météorologues qui y vivent une partie de l'année.
Saint-Brandon compte des centaines de petites langues de sable, îlots et îles répartis le long de son récif . Les visiteurs sont tous subjugués par la clarté de l’eau et les couleurs étonnantes du lagon, une véritable merveille mêlant tons de bleu, cyan, turquoise, azur...
Parsemées çà et là au milieu de ce tableau azure, les îles sont généralement composées de plages au sable immaculé et fin comme de la farine. Certaines d’entre elles sont surmontées d’un peu de verdure, principalement des veloutiers, ainsi que de quelques cocotiers ou de filaos. Saint-Brandon est à l’origine, une large île volcanique telle que Maurice ou la Réunion. L'érosion ayant fait son œuvre, il ne reste que ces îles magnifiques et le lagon onirique.
La plupart des îles de l’archipel sont octroyées sous un bail permanent à la compagnie Raphaël Fishing. On y produit du poisson salé très apprécié à Maurice. Une trentaine de pêcheurs professionnels parcourent quotidiennement les lagunes et les abords des îlots à la recherche de carangues, bécunes, beri rouges, babonnes et autres succulents poissons tropicaux qui pullulent dans ces eaux.
Le lagon est en effet une merveille écologique, un écosystème en pleine forme regorgeant de vie. Requins de toutes sortes, plusieurs espèces de raies, dont l’imposante raie manta, de nombreuses tortues de mer qui pondent sur les plages, des langoustes en abondance, et une multitude de poissons multicolores peuplent les lagunes et les récifs coralliens
Les pêcheurs vivent dans de petites cases toutes situées sur l’île de Raphaël, au Nord. Ils partent tous les matins à bord de pirogues et pêchent à la “bouette”, en utilisant une ligne qu’ils remontent à la main. Le poisson est ensuite nettoyé et “écartelé” avant d'être mis à sécher dans de grands bassins salés. L’odeur dégagée, très forte, peut incommoder les nez les plus sensibles! Le poisson salé de Saint-Brandon est connu sous le nom de “poisson La Perle”, du nom d’un bateau qui importait autrefois à Maurice les produits des archipels de Saint-Brandon et de Diego Garcia.
À l’époque, on produisait également à Saint-Brandon du guano, mais cette activité a cessé au début du 20e siècle.
Les îles boisées servent de repaire à de nombreux oiseaux marins, qui pondent leurs œufs a même le sol ou dans les arbustes. Tout visiteur indésirable est invariablement accueilli par les cris stridents des macouas, frégates, pailles-en-queue, ou encore l'emblématique et superbe “zwazo la Vierge”. Les exploitants creusaient jadis des mines pour récolter le phosphate contenu dans les déjections des volatiles. Le produit obtenu était ensuite écoulé sous forme d’engrais.
Raphael Fishing loue également des campements dans certaines îles (Raphael, île du Sud) à des pêcheurs amateurs venus taquiner la multitude de poissons qui pullulent dans les ea
ux de l’archipel. Saint-Brandon est une destination très connue des pratiquants de pêche à la mouche, qui viennent y prendre de grosses carangues et de veloces “bonefish” depuis des bancs de sable peu profonds. Il faut également savoir que tout Mauricien a le droit de se rendre sur l’archipel, à condition d’avoir un bateau en état de faire la traversée. Plusieurs charters proposent leurs services aux Mauriciens et aux touristes pour des séjours au milieu de ce paradis insulaire.
Toutefois, Saint-Brandon n’est pas un paradis pour tout le monde. Les eaux autour de l’archipel sont en effet extrêmement dangereuses pour la navigation, présentant des écueils et récifs à fleur d’eau difficiles à distinguer. De nombreuses épaves de navires jalonnent d’ailleurs les brisants. Le premier bateau échoué à Saint-Brandon était un vaisseau marchand portugais, en 1662. Depuis, des dizaines de bateaux se sont abîmés sur les récifs de l’archipel, se transformant en refuge pour l’abondante faune marine...