Érigé sur les falaises de Pointe-aux-Caves, le phare d’Albion est le dernier phare encore en activité à Maurice. Depuis 1910, il guide sans relâche les navigateurs dans cette zone périlleuse qui a vu couler de nombreux navires.
Le phare d’Albion surplombe de ses 46 mètres les falaises abruptes de Pointe-aux-Caves, sur la côte ouest de l'île Maurice. Magnifique ouvrage que l’on doit aux Britanniques, le phare est reconnaissable à ses couleurs bariolées rouges et blanches. Lors de son inauguration, en 1910, un célèbre Mauricien alors député de la circonscription, Gaston Antelme, annonça avec fierté qu’il s’agissait du “plus beau phare de l'hémisphère sud”.
Ce phare, qui indique la route à suivre pour atteindre Port-Louis, est le dernier d’une série de quatre phares construits par les Britanniques durant leur occupation de l'île. L’emplacement choisi pour sa construction n’est pas anodin: la région est l’une des plus dangereuses de Maurice pour la navigation. De nombreux navires ont en effet fait naufrage dans les parages, heurtés par les récifs acérés ou propulsés par la houle sur les falaises.
La lumière du phare a heureusement contribué à rendre ces eaux moins meurtrières. Un seul naufrage y a été recensé depuis son lancement. Mais le plus célèbre bateau à avoir sombré au pied des falaises est sans conteste le Banda, qui se fracassa contre les rochers en 1615 et à bord duquel périt le célèbre gouverneur hollandais Pieter Both.
Aujourd’hui, la gestion et l’entretien du phare sont du ressort de la Mauritius Ports Authority. Il est possible de le visiter avec l’accord du gardien, qui vit juste à côté. Le panorama vu du sommet englobe une grande partie de la côte ouest, de Flic-en-Flac à Pointe-aux-Sables. La nature dans les alentours vaut aussi le détour. Pointe-aux-Caves doit son nom à une multitude de caves creusées dans la roche par la houle. Celles-ci auraient abrité des esclaves en fuite et les trésors de quelques pirates...
On fait de très belles promenades aux bords des falaises, dans des plaines d’herbes sèches parsemées de quelques bosquets d’arbrisseaux. Certains jeunes intrépides s’amusent à plonger du haut des falaises, qui sont également l’un des “spots” favoris des amateurs d’escalade.
Crédit photo: Antoine Debroye