Souvent considérée comme une nuisance en raison des dégâts causés dans les vergers, la roussette noire, grande chauve-souris frugivore et endémique de Maurice, joue pourtant un rôle très important dans la préservation de la biodiversité florale de l’île.
A Maurice, au crépuscule, il est courant de voir des nuées de chauve-souris s’envolant des arbres qu’elles utilisent comme gites pendant la journée. Si elles habitent en général dans les forêts, pendant la nuit, elles sont nombreuses à se nourrir sur les arbres fruitiers qui se trouvent dans les cours et les vergers. Les mangues, letchis et autre bananes sont parmi les fruits les plus appréciés des chauves-souris.
En effet, comme Maurice est en train de perdre de plus en plus de sa superficie sous forêt – il ne reste que 2% de nos forêts – les chauves-souris voient leurs réserves en nourriture s’amenuiser. Elles n’ont alors d’autres recours que de parcourir des kilomètres pour se nourrir, effectuant parfois pratiquement un tour complet de Maurice en un jour.
Sur leur trajet, les roussettes noires, que l’on appelle aussi « renards volants », jouent un rôle d’agent pollinisateur et dispersent les graines des fruits qu'elles mangent ; celles-ci germent par la suite aidant la végétation à se régénérer, en particulier les plantes endémiques ou indigènes qui doivent, pour certains, leur survie à ce mammifère. La roussette noire, qui est l'une des plus grosses chauves-souris que l'on peut trouver au monde, était auparavant présente dans les trois îles des Mascareignes. Aujourd’hui, on n’en trouve qu’à Maurice et elle est classée parmi les espèces en danger sur la liste rouge de l’International Union for Conservation of Nature, ce qui rend leur protection indispensable. En effet, les femelles n’ont qu’un seul petit par an après une période de gestation de six mois. De plus, la roussette noire n’atteint la maturité sexuelle qu’à deux ans. Autant dire que le renouvellement de la population de la roussette de Maurice est très lent...
Ma fille Marie Patinet a fait ses études de biologiste spécialisée dans la protection de la faune sauvage à l’université du Kent à Canterburry . Elle les a terminées avec la grande distinction et a reçu le prix Gerald Durell pour son travail de fin d’ études sur les Dholes . Engagée par la MWF, elle se trouve actuellement à l’ ile Maurice et ce jusqu’a fin avril 2020. Elle y travaille directement avec Carl Jones à la protection des pigeons roses . Elle est occupée actuellement au recensement et cartographie d’ une nouvelle zone de répartition des pigeons roses. Dans le futur elle devrait travailler sur la roussette noire, mais aussi sur les tortues. Si vous le désirez, vous pouvez la contacter sur son EMail [email protected]