Le bois mapou, qui a donné son nom à un village de l'île Maurice, est l’une des espèces végétales endémiques les plus remarquables de l'océan Indien. Il s’agit d’une sorte de vigne géante autrefois très commune dans l'île. Le mapou fait de nos jours son grand retour en tant que plante ornementale.
Souvent confondu avec le baobab à cause de nombreuses similarités, le bois mapou (qu’on surnomme d’ailleurs le baobab de Maurice) n’a pourtant rien à voir avec le célèbre arbre africain. Cette plante endémique de l'île Maurice est en réalité une espèce de vigne qui a évolué vers le gigantisme comme beaucoup d'espèces animales ou végétales originaires d’îles dénuées de prédateurs.
Le bois mapou était autrefois l’une des plantes endémiques les plus communes de l'île Maurice. On en trouvait énormément dans les zones peu boisées et sur les versants des montagnes. La plante a par exemple donné son nom au village de Mapou, dans le Nord de l'île, ou elle poussait en abondance.
Les grandes déforestations qui ont suivi l'arrivée de l’homme ont toutefois causé la quasi disparition de l'espèce. Mais le bois mapou a survécu dans certains sanctuaires. On en trouve encore aujourd’hui quelques spécimens à l'état sauvage, sur certains versants de montagnes comme les Trois Mamelles, Le Pouce, Le Morne, ou encore dans les forêts de l’Ouest.
Le mapou est reconnaissable à son tronc gris pâle, tendre et gorge d’eau. Les branches prennent des formes tourmentées en grandissant, donnant à la plante un aspect très particulier. L’une des caractéristiques les plus étonnantes du mapou est que ses feuilles sont hétérophylles. Cela signifie que les feuilles des plants juvéniles et adultes présentent des formes et des couleurs complètement différentes. On pense qu’il s’agit d’un moyen d’éviter que les jeunes plants ne soient dévorés par les milliers de tortues qui peuplaient l'île jadis.
Lorsque le mapou est jeune, ses feuilles ont une forme ovale très effilée. Le dessous des feuilles est de couleur ocre, tandis que le haut est vert foncé. Dans la nature, ces couleurs signifient que la plante est empoisonnée, ce qui éloignait les prédateurs. Lorsque le mapou atteint une hauteur suffisante, soit environ un demi-mètre, les feuilles s’arrondissent et prennent une teinte vert tendre.
Alors qu’il était devenu extrêmement rare, le mapou a effectué un grand retour dans l'île depuis une dizaine d'années. Il est très apprécié en tant que plante ornementale pour son allure de mini baobab. On le plante en pot ou en pleine terre, avec des graines ou simplement en coupant une des branches et en l'enfonçant dans le sol. Le mapou n’a pas besoin de beaucoup de soins pour s'épanouir. Il est généralement épargné par les parasites et les maladies les plus communes.
De nos jours, les amateurs en font de très beaux bonsaïs, mais le mapou peut aussi atteindre une taille respectable d’une dizaine de mètres s’il est planté en pleine terre dans des conditions favorables.