Affan Tank Wen

Qui était Affan Tank Wen ?

Affan Tank Wen ! Ce nom vous dit quelque chose ? Il devrait, car ce simple immigré qui débarqua à Maurice le 31 août 1861 est un exemple de courage et de persévérance. Arrivé sur le sol mauricien sans rien en poche, il a travaillé dur pour devenir un riche commerçant de la capitale.

On le connait comme étant le deuxième kapitan, le chef de la communauté chinoise mauricienne, à la fin du 19e siècle. Affan Tank Wen a foulé le sol mauricien à l’âge de 19 ans, fuyant Canton qui après avoir vécu la deuxième guerre de l’opium, était en proie à la révolte des Taiping, une guerre civile qui a vu des millions de morts.

Lorsqu’il débarque à Maurice, il trouve de l’emploi chez Achim & Co, une maison de commerce chinoise à Port-Louis. Assidu au travail, il gravit très vite les échelons et s’associe au propriétaire. Il épousae la fille de ce dernier, Marie Elizabeth Athow, puis se convertit au catholicisme. Il lui faudra attendre  une dizaine d’années pour voir son dur labeur récompensé. Il se voit confier la direction de la compagnie Achim et devient un personnage de tout premier plan dans la communauté chinoise mauricienne.

Proche du premier chef des immigrés chinois, communément appelé kapitan, Affan Tank Wen fut désigné pour prendre sa relève à la suite de son décès. Son premier objectif était de rétablir ses concitoyens dans leurs droits, en militant notamment pour l’obtention de la citoyenneté britannique. Il adresse alors une correspondance au gouverneur de l’époque, qui était nul autre que John Pope Hennessy, pour lui faire part du rôle de la communauté chinoise dans les affaires commerciales, le social et l’économie de Maurice. Il met en avant le fait que la communauté chinoise participe activement à la prospérité de l’île et joue un rôle important dans le progrès politique et intellectuel de la colonie.

Pope Hennessy le nommera membre de la commission pour la réforme électorale qui fut établit en 1882. Affan Tank Wen apporta sa contribution dans le mouvement de réforme. Très actif en politique, il faisait également du social. Il se laissera toutefois tenter par la voie sociale et aidera financièrement Mère Barthèlemy, fondatrice de la congrégation du Bon et Perpétuel Secours, après le dévastateur cyclone de 1892 ; qui avait fait plus de 1 200 morts, près de 4 000 blessés et 50 000 sinistrés,  lors de l’épidémie de peste qui ravagea Port-Louis. Les plus démunis le considéraient comme un héros.Il obtint alors le titre de « protecteur des pauvres ».

Il devient président de l’Association des commerçants chinois en 1890. Affan Tank Wen était aussi un des actionnaires, aux côtés de Ah Mun Chan Pow, Athoy Chan Kaw, Attime Fockting, d’une des premières distilleries de l’île, qui fut baptisée Canton.

Ce grand homme mourut en 1900. La communauté cantonaise ne connut malheureusement personne de sa trempe pour préserver leur influence dans le commerce. Les Hakkas virent là une opportunité de défier l’hégémonie cantonaise dans le commerce.

En 2000, un timbre-poste fut émis pour commémorer les cent ans de sa mort. Une rue porte également son nom dans le Ward IV à Port-Louis.

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