pêcheurs

Le débarquement des pêcheurs à Albion

Le métier de pêcheur fait partie du paysage mauricien. On trouve encore aujourd’hui, dans pratiquement toutes les régions côtières, des pêcheurs qui exercent ce métier de manière traditionnelle, soit à pied en bord de mer, ou en pirogue, au large en dehors des récifs. La plupart des Mauriciens aiment le poisson à toutes les sauces, mais nous ne nous rendons pas toujours bien compte des efforts concédés pour les ramener à terre. Nous nous sommes posés un matin, à Albion, pour rencontrer ces artisans de la mer.

pêcheursVendredi, 10 heures sur la plage d’Albion. Il fait beau et une légère brise souffle, une belle journée d’hiver tropical s’annonce. Ci et là, quelques habitués attendent, un sac vide à la main, que les pêcheurs rentrent. Certains sont là depuis plus d’une demi-heure. Au loin, juste après les récifs, on aperçoit quelques embarcations… la première d’entre elles fait son apparition au bout de trente minutes avec à son bord, Silla et son époux, tous deux habitants de la localité. Cela fait plus de 27 ans qu’ils naviguent ensemble et, tous les matins, ils prennent la mer à 6 heures et rentrent entre 10 heures et 13 heures, dépendant des conditions climatiques et de leurs prises.

« Aujourd’hui, la pêche n’a pas été très bonne », nous laisse entendre Silla, mais leurs sacs sont toutefois plutôt remplis. Dès l’arrimage de la barque, tout le monde se dirige vers le poste de débarquement de poissons sur la plage publique. La cargaison est déposée à côté de la balance sur une table en béton qui se trouve au centre : des cateaux, des cordonniers, des lions, mais aussi quelques poissons non-comestibles, qui ont été eux aussi pris dans les casiers.

pêcheurs Les poissons sont tous vendus sur place car Silla et son époux ont acquis une clientèle fidèle, motivée à l’idée de manger du poisson on ne peut plus frais, et à un bon prix. En effet, tous ces poissons, le cordonnier, le cateau, le poisson corne, le madras, qui tient son nom de sa couleur jaune vive, ou encore le capitaine, se vendent définitivement moins cher qu’en grande surface, et avec la garantie de fraicheur en plus!

Silla raconte qu’à ses débuts, le métier de pêcheur était beaucoup plus simple : ils rentraient avec de gros poissons tous les jours. Aujourd’hui encore, en hiver ça va, nous dit-elle, mais en été, ils rentrent souvent bredouilles après avoir passé des heures sous un soleil de plomb. Et d’autres jours, ils ne sortent pas du tout étant tributaires du mauvais temps, ce qui ne leur facilite pas la vie sachant que pêcher est leur gagne-pain…

Laisser un commentaire