Plante rare à la beauté époustouflante, la liane de Jade orne quelques jardins des îles des Mascareignes. C’est surtout la couleur surnaturelle des grappes de fleurs, unique au monde, qui attire le regard. À Maurice et à La Réunion, elle est pollinisée par des oiseaux endémiques.
La liane de Jade provient des Philippines, où elle pousse à l'état sauvage dans les forêts de 90 îles de cet immense archipel. La magnificence des fleurs de cette liane qui peut atteindre 12 mètres en a très tôt fait une plante ornementale très recherchée. Cependant, étant plutôt difficile à cultiver, elle n’est pas très commune en dehors de son archipel natal et ne pousse que sous certains climats.
La floraison de la liane de Jade est annuelle. Dans les îles de l'océan Indien, elle a lieu durant l’hiver austral, de juin à août. Les fleurs spectaculaires, d’un bleu turquoise qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde végétal, sont suspendues par grappes de près d’un mètre de long.
Quelques jardins en sont ornés dans l'océan Indien, mais ils sont plutôt rares. On peut en admirer un spécimen dans la rue Mère Barthelemy, à Port-Louis, la capitale mauricienne. La liane pousse contre le mur d’un jardin d’une vieille maison coloniale. Ses grappes florales bleu turquoise surplombent le trottoir, émerveillant les passants.
A Maurice et à la Réunion, la liane de Jade est pollinisée par des oiseaux endémiques friands de son nectar sucré. Le “zozo manioc” (ou pic-pic) mauricien et le “Tilit” (ou benfek) réunionnais sont deux variantes endémiques d’une même espèce, le Zosterops. Ne dépassant pas une dizaine de centimètres, ce petit oiseau est capable de voler sur place pour goûter au nectar de la liane de Jade et d’autres plantes indigènes ou importées.
La fleur de Jade est également un mets de choix pour une espèce de chauve-souris fructivore endémique de l'île Maurice, la Roussette Noire géante. Les chauves-souris se suspendent au branchage de la liane pour farfouiller les fleurs à la recherche du nectar, la tête à l’envers.