A Maurice, le « comfort food » par excellence lorsqu’il fait froid, qu’il pleut et qu’on a passé une dure journée au boulot, c’est sans conteste le halim. Ça tombe bien, cette soupe épaisse et épicée faite de blé, de tendres morceaux de viande, de lentilles et d’épices se vend à tous les coins de rues en ville, dans des snacks ou des petites roulottes. Ce qui est surprenant c’est que le halim a rarement le même goût ou la même texture vu que tout le monde a sa recette. En tout cas, tout gourmand qui se respecte aura son adresse du « meilleur halim de Maurice ».
A Maurice, vers 17 heures, il est courant de voir des gens assis ou debout autour d’un marchand de halim, trempant un morceau de pain dans un bol fumant, tout en reniflant. Entre Rs 40 et Rs 125, le prix du bol de halim varie dépendant de la quantité, des ingrédients, de la région dans laquelle le marchand opère et probablement de sa popularité également. C’est en tout cas un plat réconfortant et pas cher, parfait pour affronter le froid et le mauvais temps.
Si le halim est originaire du Moyen Orient et d’Asie, ici, il a été influencé par les différentes communautés. En effet, les épices sont indiennes, on le mange avec des tranches de pain baguette à la française et certains y mettent du « laké zoignon » – plutôt utilisée dans la cuisine chinoise. Du côté de la viande, on retrouve généralement de l’agneau qui ajoute encore plus de goût au halim, mais aussi du bœuf, du cerf et même de la patte de bœuf ou de « cabri » pour les amateurs. C’est plus rare mais on trouve aussi du halim végétarien. Pour accompagner cette délicieuse soupe, on y ajoute du vinaigre ou du jus de citron. Lorsque vous optez pour le halim à emporter, certains marchands vous donnent même un petit sachet d’oignons frits à ajouter… Un vrai régal !
Mais comment cette soupe est-elle cuisinée ? Rafina Dawood, qui opère à la rue Meldrum à Beau-Bassin depuis une dizaine d’années, nous explique que les recettes diffèrent même si les bases restent les mêmes. Si certains mettent les lentilles, le dholl gram et le blé concassé à tremper pendant quelques heures, d’autres les font simplement cuire plus longtemps. Il y a aussi ceux qui utilisent les épices de halim en sachet et d’autres qui préfèrent écraser leurs épices « lor roche cari ». Rafina, elle, utilise du cumin, du curcuma, de l’ail, du gingembre et des oignons. Certains rajoutent aussi de la cannelle, du girofle, de la cardamome, de la menthe, de la coriandre, dépendant des goûts de chacun. La soupe cuit à petit feu pendant une heure ou deux, jusqu’à ce que la viande devienne fondante.
Pour ceux qui adorent cuisiner, on retrouve au moins une dizaine de recettes différentes sur Internet. Mais quand on y pense, c’est tellement plus simple de s’arrêter au snack du coin…