Près de 20 ans après Dina, le cyclone Berguitta est actuellement à proximité des îles des Mascareignes. Selon toute vraisemblance, ce cyclone en pleine phase d’intensification pourrait rivaliser avec certaines des tempêtes les plus violentes qui ont balayé la région…
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le cyclone Berguitta se trouve au nord-est de Rodrigues, à environ 600 kilomètres des côtes de Maurice. Et, déjà, on enregistre des rafales de plus de 100 km/h dans certaines parties de l'île, tandis que tous les prévisionnistes s’accordent pour dire que le cyclone devrait passer au mieux très près de Maurice et de la Réunion…
Un scénario catastrophe qui rappelle à beaucoup de Mauriciens Dina la terrible, qui a ravagé les îles sœurs en 2002, avec des rafales de 228 km/h enregistrées au plus fort de la tempête. Les modèles de déplacements actuellement publiés sur les sites spécialisés montrent d’ailleurs une étrange ressemblance avec la trajectoire suivie par Dina en janvier 2002 (voir illustrations)…
De mauvais souvenirs pour les Mauriciens et les Réunionnais, qui n’ont plus connu de cyclone de cette intensité depuis 16 ans. Déjà, certains observateurs avisés ne manquent pas d’avertir leurs compatriotes sur les réseaux sociaux, alors que Maurice n’est pas encore passée en alerte cyclonique… On sent, surtout chez les plus âgés, poindre comme une appréhension, celle du retour d’un de ces terrifiants “grands cyclones” qui causent ponctuellement carnage et désolation sur nos petits rochers perdus au milieu de l'océan...
Le souffle d’un grand cyclone, c’est autre chose, diront les anciens, qui ont tous en tête des histoires terrifiantes de bâtiments balayés par les rafales, d’animaux emportés, de torrents d’eau qui inondent les jardins, de vagues immenses… Le hurlement du vent, les arbres arrachés, la famille rivée au poste de radio pour écouter les bulletins cycloniques, tout cela semble bien loin pour nous désormais. Nous avons oublié cette force de la nature à l’état brut, dans toute sa violence et son implacable colère.
Qu’est-ce qui fait d’un cyclone un “grand cyclone”? Deux choses: son intensité, et sa trajectoire. Si son œil passe à quelques kilomètres des côtes ou carrément sur une île alors qu’il est au pic de son intensité, il faut s’attendre à des ravages. Tous les grands cyclones du passé dont l’on se souvient aujourd’hui, réunissaient ces deux éléments, qu’il s’agisse de Carol, de Gervaise ou d’Hollanda. Or, ces deux éléments semblent bel et bien présents chez Berguitta...
On ne saurait que conseiller aux Mauriciens et aux Réunionnais de prendre toutes les précautions nécessaires, de rester à l'écoute des bulletins météorologiques, et de se munir de l’indispensable kit de survie cyclonique.