Les apparences sont parfois trompeuses. Le mouroum est une plante plutôt banale d’apparence, mais ses vertus gastronomiques et surtout pharmaceutiques sont immenses. Extrêmement riche en calcium, vitamines A, vitamines C, potassium et protéines, entre autres, le brède mouroum est essentiellement consommé en bouillon à Maurice.
Natif des montagnes Himalayennes, le Moringa Oleifera est une plante incroyable qui pousse librement un peu partout dans l’océan Indien, ainsi que dans les régions tropicales et subtropicales. Baptisée « Mouroum » à Maurice et « Mouronge » à la Réunion, cette plante regorge de vertus souvent ignorées.
Selon l’ONG internationale Trees For Life, le mouroum possède 7 fois plus de vitamines C que l’orange, 4 fois plus de vitamines A que la carotte, 4 fois plus de calcium que le lait, 3 fois plus de potassium que la banane, et 2 fois plus de protéines que le yaourt.
A Maurice, le « bâton mouroum » (tige des feuilles) est parfois utilisé en infusion pour combattre le diabète, et aurait également des vertus contre le cancer grâce à ses pouvoirs antioxydants. En Inde, les feuilles séchées sont consommées en infusion. Cette boisson, appelée « Moringa tea », est très populaire dans la Grande Péninsule.
Dans les îles des Mascareignes, le «brède mouroum » sert surtout à accompagner les plats à base de riz. On le sert en bouillon : les feuilles sont cuites dans de l’eau bouillante avec de l’oignon, de l’ail et un peu de bouillon de poule. Le goût n’est pas exceptionnel, mais les feuilles craquent sous la dent et se marient bien avec le poisson salé ou le curry de volaille.
Une fois cuits, les feuilles, les fleurs, les bourgeons, les racines et les fruits du mouroum peuvent être consommés. On dit que les fleurs ont un goût qui ressemble à celui des champignons, tandis que celui des racines se rapproche du raifort (radis blanc).
Le mouroum est une plante extrêmement résistante, capable de survivre à des climats très secs et même aux sécheresses. Elle pousse très vite et n’est attaquée par aucune maladie. Une fois adulte, l’arbre mesure entre 10 et 12 mètres.
Les bénéfices médicinaux de cette plante sont connus depuis l’Antiquité. Les Romains et les Grecs se servaient de l’huile de ses feuilles pour se protéger la peau. Petite astuce : au Nicaragua, on se sert parfois des fleurs pour combattre la migraine. Il suffit de se frotter des fleurs fraîches sur la tempe pour apaiser la douleur.