Un stade, un tournoi de tennis et un aéroport international portent son nom. Roland Garros, né à La Réunion, est considéré comme un pionnier et un héros. Mais savez-vous pourquoi ?
Il s’appelait Eugène Adrien Roland Georges Garros et est né le 6 octobre 1888 à Saint Denis. Il quitte son île natale à 12 ans pour suivre ses parents à Saïgon et en Métropole, où son père devait exercer en tant qu’avocat.
Roland Garros pratiquait plusieurs sports : football, cyclisme (il sera champion de France en 1906), puis tennis. Brillant élève, il est diplômé de HEC et créateur d’entreprise à 21 ans. Sa vocation, il la découvrira en août 1909. Invité en Champagne par un ami, il assiste à son premier meeting aérien et tombe totalement sous le charme de ces folles machines. Il s’achète immédiatement un appareil, une « Demoiselle » de Santos Dumont. Une fois son brevet de pilote en poche, il décide de s’attaquer aux records du monde d’altitude et accumule les performances. Son premier record d’altitude : 3 910 mètres, après avoir décollé de la plage d’Houlgate. Il participe à plusieurs courses : Paris-Rome, Paris-Madrid, le Circuit européen, et établit des records.
Cet homme qui aime les défis, se lance dans la traversée de la Méditerranée, du jamais vu à l’époque. Le 23 septembre 1913, il va relier Saint-Raphaël à Bizerte (Tunisie) sur son monoplan Morane-Saulnier. Une épopée de près de huit heures. Parti à 5h47, avec à son bord 200 litres d’essence et de 60 litres d’huile de ricin, Roland Garros, malgré deux pannes que ce génie de la mécanique réussit à régler rapidement, se pose en Tunisie à 13h40 après avoir parcouru quelque 780 kilomètres. Jean Cocteau, entre autres, devient son ami. Le poète et cinéaste lui dédiera même un texte, « Le Cap de Bonne Espérance ».
Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, Roland Garros décide de s’engager dans le conflit. Cet inventeur met au point le premier chasseur monoplace doté d’une mitrailleuse tirant à travers l’hélice. Une révolution. Il retourne au front équipé de son nouveau dispositif de tir. Début avril 1915, il enregistre trois victoires consécutives en quinze jours mais il est touché par la DCA allemande au-dessus de la Belgique.
Contraint de se poser, il est fait prisonnier. Son invention est donc tombée entre les mains de l’ennemi. Il réussit, trois ans plus tard à s’échapper mais aura des séquelles. Il est atteint de myopie et se fera faire des lunettes en cachette afin de conserver le droit de piloter. Malgré cela, il ira une fois de plus au combat. Son obstination lui sera fatale : il est abattu le 5 octobre 1918 au-dessus des Ardennes. Iln’avait que 30 ans.
Il faut reconnaître qu'il est assez inattendu que le patronyme d’un aviateur soit associé à un site où l’on pratique le tennis. C’est Emile Lesieur, président du Stade Français de l'époque et camarade de promotion sur les bancs d'HEC, qui a émis le souhaite que le stade de la porte d'Auteuil soit nommé Roland Garros. Chose faite en 1928.
A La Réunion, afin d’honorer la mémoire de ce fils du sol, la ville de Saint-Denis fit installer sa statue sur la place du 20 décembre 1848, en 1926. Dans l'île, plusieurs endroits portent son nom : rue Roland Garros, la brasserie Roland Garros située dans un bâtiment de la Compagnie des Indes, l’aéroport international de La Réunion Roland Garros.
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Hommage à Roland Garros
À l'occasion du 100ème anniversaire de la disparition de Roland Garros, pionner et héros de l’aviation française, l'aéroport de La Réunion Roland Garros et ses partenaires rendent hommage à cette figure réunionnaise. Jusqu’au 14 octobre, l’aviateur est mis à l’honneur à travers une série d’événements à portées culturelle et pédagogique. Les expositions 85 ans de l’Aéroclub Roland Garros : Une histoire, une légende, et des maquettes d'avions du Nieuport 17 et du Morane G, sont visibles en Zone Kiss&Fly et l’exposition Roland Garros au Panthéon sur le parking public. A noter également, en exclusivité, la venue à La Réunion de la réplique du Morane Saulnier de type H, à partir du 30 septembre.