Tous les mardis et vendredis, la ville de Vacoas semble se réveiller de sa torpeur et de la grisaille habituelle pour s'animer le temps de quelques heures... On y voit une foule de gens descendre du bus ou sortir de leurs voitures, une « tente » ou un sac à la main, et prendre tous la même direction : celle du bazar.
Beaucoup moins touristique que le marché de Port-Louis, plus authentique et plus pittoresque, le marché de Vacoas attire toujours beaucoup de monde des Plaines Wilhems et même plus loin, grâce à la grande variété de produits qu'on y trouve et aux prix très abordables, surtout en cette période.
Dès qu'on entre dans le marché, tous les sens sont en éveil... Il y a le bruit de la foule qui se presse autour des marchands, ils négocient et discutent, et de temps en temps, retentit un « trwa pou dix », « kinz issi »... Tout se transforme en un brouhaha constant.
En levant la tête, on ne sait de quel côté regarder dans ce labyrinthe de couleurs... Ça grouille de partout, dans les couloirs étroits, entre les étals de fruits et légumes de toutes les nuances et de différentes formes, arrangés de façon esthétique. Dans les vitrines des échoppes, on trouve aussi des « gatos divali » roses, verts, jaunes ou encore des cacahuètes, salées, bouillies, entières...
Puis, il y a bien entendu les parfums typiques du marché, avec les herbes fraiches, le poisson salé et les « chevrettes séchées », le marchand de bryani... Et on se bouscule gentiment, ça bouge dans tous les sens, le tout dans une bonne ambiance. Les plus gourmands se laissent tenter par les délicieuses fritures - bajas, gatos pima, gatos bringel, gatos arouille - quitte à faire la queue pendant un bon moment.
Toujours avec un grand sourire, les marchands donnent volontiers à leurs clients des petites recettes ou encore des remèdes miracle. Leela, qui vend ses pots de achard, de coutia et de piment, nous explique ce qu'est cette grosse boule qui ressemble à une roche : un suran, tubercule avec lequel on fait de délicieux achards. Cela fait dix ans qu’elle vend ses produits au bazar de Vacoas le mardi et le vendredi. Le samedi et le mercredi, elle les vend au marché de Curepipe. Plus loin, d’autres produits qu’on ne voit pas tous les jours, en tous les cas pas au supermarché : de l’arouille cari, des patates chinoises, du curcuma frais (dit Safran à Maurice)... On a envie de tout acheter, tellement c’est frais. D’ailleurs, un monsieur nous dira que ses pommes de terre « inn fek sorti depi later ». Pas étonnant que ce marché attire la foule deux fois par semaine !